« IA, notre ambition pour la France », retour critique et mise en perspective suite à la publication de ce rapport majeur pour le secteur
Par François Sabatino, Président d’Eclairion.
Le mercredi 13 mars dernier la Commission de l’Intelligence Artificielle a remis au Président de la République un rapport – « IA, notre ambition pour la France » – qui compte quelques 130 pages, et pose 25 recommandations à l’attention du Gouvernement.
En lançant il y a quelques mois le projet Eclairion – un centre de calcul modulaire et souverain, pour l’hébergement en containers du HPC (High Performance Computing), des supercalculateurs et des solutions dédiées à l’Intelligence Artificielle – un centre qui sera livré dans quelques semaines désormais -, nous prenions radicalement place au cœur de cet écosystème nouveau en France, et de sa chaine de valeur si particulière.
Cette position unique qui est la notre nous incline à, voire nous enjoint de, faire un retour critique à la publication, de ce rapport, si important.
Premier point, disons tout d’abord que nous sommes très heureux de pouvoir souligner la qualité et la densité de ce rapport. Le rapport a audité 600 experts et ayants-droits, s’est réuni 23 fois en sessions plénières, et est le fruit d’une méthode qui a su faire la part entre les apports de représentants de la Haute Administration – qui seront au final ceux qui devront proposer des bases règlementaires pour encadrer nos activités et nos pratiques – et ceux des experts et de citoyens pour rester réaliste et concret.
Le travail ainsi fondé est extrêmement fouillé et précis, et offre des perspectives pertinentes et crédibles. Notre premier retour est donc celui d’un accueil très favorable et enthousiaste à cette publication, qui pose intelligemment le paysage actuel et futur, avec ses ambitions mais aussi ses limites et contraintes.
Parmi toutes les recommandations, et par notre proposition de valeur spécifique, c’est bien la numéro 14 qui a retenu toute notre attention : « Recommandation n° 14 : Faire de la France un pôle majeur de la puissance de calcul, à court comme à moyen terme. »
Ses attendus sont ainsi développés dans le corps du rapport : « Notre Commission considère que la France et l’Europe doivent impérativement devenir un pôle majeur de la puissance de calcul installée avec trois objectifs : (i) fournir une puissance de calcul publique pour les cas d’usage sensibles ; (ii) fournir une puissance de calcul accessible et abordable pour stimuler la recherche et le développement des start-up en IA ; (iii) être en mesure d’entraîner et d’utiliser sur le sol européen les modèles d’IA les plus avancés. » « Pour les usages privés ou non sensibles, il est impératif de développer des centres de données sur notre territoire. L’installation d’un centre de données sur le territoire français soulève des enjeux de gestion du foncier, de coordination d’acteurs, de procédures administratives et d’accès à une électricité à un prix compétitif. À cet égard, la consommation d’électricité représente un coût important pour les acteurs du marché : il s’agit donc d’un facteur clé de décision d’implantation. Face au soutien financier proposé par certains États américains, qui entendent attirer les centres de données, la France pourrait renforcer sa compétitivité fiscale. Pour assurer à nos acteurs développant et utilisant de l’IA un accès à une puissance de calcul abordable, il faut par ailleurs prendre acte du contexte de tension très forte dans lequel se trouve le marché des processeurs spécialisés pour l’IA. L’accès à la puissance de calcul sera un différenciant important dans les quelques années à venir, et le coût un paramètre crucial pour la compétitivité des acteurs entraînant des IA. »
Nous ne saurions mieux le dire ni mieux présenter l’importance des enjeux, ni les points clé d’un déploiement réussi.
En revanche, nous, nous avons commencé à le faire.
Le contenu de ce rapport vient en effet conforter tant notre ambition que notre méthode, et valide la pertinence actuelle et future de notre positionnement et de notre offre, qui sont uniques. Car pour aider à faire croitre puis à valoriser les prochaines start-ups de l’IA, dans lesquelles se trouvent les prochaines licornes de l’économie numérique française, il importe de pouvoir leur proposer les meilleures solutions d’hébergement, au meilleur coût pour la puissance IT livrée, et dans un bilan environnemental le plus allégé quant à ses impacts. Et c’est encore mieux quand la solution ainsi délivrée est de droit et de capitaux français.
C’est notre raison d’être, et notre fierté, que d’être aujourd’hui le seul acteur français – et le seul en France – à proposer une infrastructure d’hébergement dédiée au calcul intensif, rendant possible la prochaine étape de développement de ces technologies de pointes sur notre territoire.
Nous saluons donc avec enthousiasme ce coup de projecteur porté sur nos activités, sur notre métier et sur l’affirmation de notre nécessité.
Reste aux pouvoirs publics à intégrer ce rapport et ses recommandations dans leurs décisions, dans leurs achats et dans leurs investissements à venir. A l’heure ou nous écrivons ces quelques mots, ce retour public n’a pas été encore fait, mais nul doute qu’il se prépare. Nous sommes quant à nous disponibles et ouverts à tout échange et toute mise en perspective sur ces sujets.